Quand « renvoyer aux calendes grecques » va être remplacé par « Brexit »

Parlons plan de projet…

Dans la catégorie des choses à ne pas faire en gestion de projet, nous avons souvent évoqué le fait de démarrer son projet sans réel plan de projet.

L’actualité britannique est en train de nous présenter un autre phénomène autour de la gestion de projet.

Admettons qu’externaliser une fonction parmi 27 autres interconnectées représente en soit un petit défi organisationnel certes mais avec deux/trois enjeux multiculturels et systémiques.

Admettons que dans ce cas, nous ayons fait un plan de projet, plein de promesses (plus ou moins tenables) mais que globalement, nous pouvons y arriver.

Après tout si l’amour dure 3 ans, la rupture peut prendre autant de temps.

Bref, le problème d’une négociation, où tout le monde veut gagner, est que différentes stratégies peuvent s’offrir à vous. Un des grands classiques consiste à attendre le dernier moment pour valider la négociation et ainsi la forcer.

En gestion de projet, le fait d’attendre au dernier moment pour faire quelque chose est appelé le Syndrome de l’Étudiant. Il s’agit d’une tâche à faire où la charge de travail est largement inférieure au temps donné.

Ainsi cette durée contient une marge non négligeable.

Dans le Syndrome de l’Étudiant, ce dernier attend le dernier moment pour faire sa tâche. Bref, il consomme la marge dès le début.

Nos futurs-ex-(futurs ?) compatriotes européens sont en plein dans ce phénomène.

Repousser la date sans vraiment s’assurer que des choses seront engagées entre la nouvelle date promise et la situation actuelle.

Cet exemple nous montre aussi un phénomène assez classique dans le management des dates.

Au début du projet, la date est figée. Puis, en fonction des aléas, l’équipe projet n’y croit plus vraiment mais attend la fin de la première date pour demander un report (1er report du Brexit d’Octobre à Mars 2019).

Puis quand vient la seconde date renégociée, et qu’il ne faudrait pas recaler parce que cela ne ferait pas sérieux, l’équipe décale légèrement le projet de 15 jours toutes les semaines.

Ainsi les dates glissent doucement mais sûrement jusqu’à un point de non-retour où dans la phase de Deuil, on passe du Déni à la Négociation sans même avoir eu le temps de se mettre en colère (quoique le flegme britannique a l’air d’avoir un peu tangué récemment).

Pour en revenir à notre étudiant… Lorsque celui-ci obtient un délai supplémentaire pour réaliser un devoir dont les paramètres n’ont pas changé entre temps ; que fait ce dernier d’après vous ? De mon point de vue, il va le brexiter à l’arrache…